Prendre soin de soi avec des plantes n’est pas nouveau ! L’usage de plantes médicinales remonte à l’Antiquité et, au Moyen-Âge, ces plantes, appelées également « les simples », étaient cultivées dans les jardins des monastères et utilisées pour leurs différentes propriétés. Une plante est qualifiée de « médicinale » quand elle a des effets thérapeutiques sur l’organisme. La définition la plus récente de la Pharmacopée française définit les plantes médicinales comme « des drogues végétales dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses ». 

Faciles à cultiver, les plantes médicinales possèdent de nombreuses propriétés intéressantes pour notre bien-être et contre les maux du quotidien. Elles ont tout à fait leur place en pots sur un balcon ou directement au jardin.  Voyons ensemble une courte liste des « simples » les plus faciles à cultiver et à utiliser pour le plus grand bienfait de toute la famille . 

Se lancer dans un jardin de simples 

Un jardin de « simples » ne comprend pas seulement des plantes médicinales. Elles y sont associées à des plantes aromatiques et condimentaires, dont la plupart ont également des vertus thérapeutiques. On pourrait même dire que la majorité des plantes alimentaires sont des plantes médicinales. Mais alors, comment choisir les plantes que l’on va mettre dans son jardin ? Plusieurs façons de penser son jardin de plantes médicinales s’offrent à vous : 

En fonction des besoins de vos proches: Faites un inventaire des petits déséquilibres qui gênent votre famille ou vos amis, et choisissez quelques plantes qui pourront apporter un soulagement. (Sommeil, allergie, stress, maux de ventre …)

En fonction des problématiques physiologiques : avec, par exemple, des plantes adaptées à chaque système : digestif, nerveux, respiratoire, cardiovasculaire, osteo-musculaire, immunitaire, peau … À l’époque, la pharmacie des moines se divisait en six registres : les plantes contre la fièvre, les plantes pour les femmes, les plantes cicatrisantes, les purges, les plantes contre les maux de ventre et les plantes antivenimeuses. 

En fonction de l’esthétique : le choix des couleurs et des formes. Les jardins de « simples » ,en leur temps, étaient aussi bien fonctionnels qu’ornementaux, avec des espaces thématiques et géométriques, ordonnés en carrés ou rectangles, délimités par des bordures de buis taillés, d’osier ou encore de planches.

En fonction de la simplicité de culture. Pour les débuts, il est nécessaire que l’entretien de votre jardin ne soit pas une grande contrainte et que vous ayez envie de le voir évoluer. Faites votre choix entre les plantes ayant un grand besoin de lumière et celles qui préfèrent l’ombre; Ou encore, entre les annuelles et les vivaces mais, aussi, en fonction de leur besoin en eau. 

Pour résumer : Faites un inventaire des petits déséquilibres que vous souhaitez résoudre, pensez à quelques plantes en prévention pour les petits maux de tous les jours. Une fois cette liste obtenue, éliminez celles qui sont compliquées à cultiver puis celles qui ne vous plaisent pas d’un point de vue ornemental. Vous aurez votre top 10 des plantes médicinales à mettre dans votre jardin.

Petit conseil supplémentaire : choisissez plutôt pour les débutants des plantes qui se préparent bien en infusion et qui sont faciles à cultiver; par exemple, une combinaison de mélisse et d’escholtzia pour des problématiques de sommeil, plutôt que des plantes qui auront besoin d’une transformation en fabrication de teinture mère  

Quelles plantes pour quelles vertus ? 

Voici une liste non exhaustive de plantes que vous pourriez facilement mettre dans « un jardin des simples » et leur vertu :

–          Camomille Romaine Double (Anthémis nobilis ou Chamaemelum nobile)

o   Fleurs épaisses, rendement intéressant

o   Stimule les sucs gastriques, système digestif

o   Effet sédatif légers, apaise stress et aide au sommeil

o   Soulage migraines et problèmes menstruels

–          Fenouil Commun (Foeniculum vulgare)

o   Graines aromatiques, aide à la digestion

o   Facilite la production de lait chez les femmes allaitantes

o   Soulage spasmes digestifs et menstruels

–          Guimauve (Althea officinalis)

o   Plante adoucissante, soulage problèmes ORL

o   Régule le transit intestinal

o   Utilisation des fleurs, feuilles, et racines

–          Hysope (Hyssopus officinalis)

o   Antitussive, expectorante, fluidifie les mucosités

o   Utilisée en cuisine, en sirop et en tisanes

–          Menthe Poivrée (Mentha X piperita)

o   Saveur mentholée, tonique et apaisante

o   Aide à la digestion, soulage les spasmes

o   Favorise le sommeil

–          Mélisse Citronnelle (Melissa officinalis)

o   Régule les hormones, antispasmodique et apaisante

o   Facile à cultiver, saveur citronnée

o   Utilisée en tisanes et mélanges médicinaux

–          Romarin (Rosmarinus officinalis)

o   Stimulant, réchauffant, stimule les glandes surrénales

o   Améliore la digestion des graisses

o   Favorise l’appétit et la digestion

–          Sauge (Salvia officinalis)

o   Antiseptique, antifongique, réchauffante

o   Régule le cycle menstruel et la ménopause

o   Contre-indiquée pour certains cancers hormono-dépendants

–          Souci (Calendula officinalis)

o   Cicatrisante, usage interne et externe

o   Favorise la circulation sanguine, antispasmodique

o   Facile à cultiver, fleurit longtemps

–          Thym (Thymus vulgaris)

o   Antiseptique de base, large spectre

o   Utilisé contre les infections virales et bactériennes

o   Essentiel dans une pharmacie naturelle

–          Verveine Citronnelle (Aloysia citrodora)

o   Saveur agréable, améliore le goût des mélanges médicinaux

o   Digestive et apaisante

o   Utilisée en tisanes et pour rehausser le goût des remèdes

Ces plantes médicinales offrent une multitude de bienfaits pour la santé, allant de la digestion et la relaxation au soulagement des douleurs menstruelles et à la cicatrisation. Elles sont faciles à cultiver et peuvent être utilisées en tisanes, sirops, huiles, et comme aromates en cuisine.

On pourrait encore citer la lavande, contre les troubles du sommeil et pour aromatiser les desserts mais la liste est longue !

Leurs utilisations 

Conserver ses récoltes de plantes médicinales est essentiel pour avoir accès à leurs bienfaits toute l’année, même lorsque les plantes ne sont pas disponibles en saison. Les différentes méthodes d’extraction et de conservation permettent une utilisation variée et pratique des plantes, facilitant ainsi l’installation d’une pharmacie naturelle à domicile.

Le plus simple d’utilisation reste, bien entendu, le séchage. Pour les plus « aventuriers », vous pouvez tenter les autres extractions, qui ne nécessitent qu’un peu d’expérience et un simple matériel de cuisine pour les réaliser, à l’alcool ou à l’huile. 

Après récolte et séchage, vous pouvez utiliser les plantes de différentes manières : 

–          En infusion

–          si vous les broyez, en mélange avec du sel ou des épices (tel un gomasio) , ou encore en saupoudrant vos plats pour les rehausser et reminéraliser

–          Ou encore les infuser de façon concentrée, les conserver avec du sucre pour en faire un sirop

A noter, à partir de l’infusion, il est tout à fait possible de faire des gelées ou des sirops, parfois plus faciles à utiliser chez les petits ! 

Cultiver un jardin de plantes médicinales chez soi permet de renouer avec des pratiques anciennes tout en profitant des bienfaits naturels pour la santé. Faciles à cultiver et souvent utilisées en cuisine, ces plantes médicinales apportent non seulement des vertus thérapeutiques mais aussi une valeur esthétique et aromatique à votre espace vert. Installer une pharmacie naturelle chez soi est ainsi accessible à tous, même avec un petit jardin ou quelques pots sur un balcon. Vous aurez toujours sous la main des remèdes naturels pour les petits maux du quotidien. De plus, cette démarche écologique et économique enrichira votre quotidien et celui de votre famille !